Longtemps considérée comme une niche, la finance islamique s’impose de plus en plus aujourd’hui comme une véritable alternative au système bancaire traditionnel. Fondée sur des principes éthiques d’interdiction de l’intérêt (riba), rejet de la spéculation (gharar), partage des profits et adossement à des actifs réels, elle repose sur une logique simple : l’argent ne doit pas produire de l’argent sans effort ni risque.
Voici cinq produits qui structurent ce modèle, de plus en plus adopté par les particuliers en quête de financements pour réaliser leurs projets de vie:
Murabaha : une vente, pas un prêt
C’est le contrat emblématique de la finance islamique. La Murabaha consiste pour la banque à acheter un bien (maison, véhicule, équipement…) et à le revendre à son client avec une marge connue à l’avance. Le client rembourse ensuite le montant convenu, souvent en plusieurs échéances.
Contrairement au crédit classique, il ne s’agit pas d’un prêt à intérêt, mais d’une transaction commerciale réelle, fondée sur la transparence et la propriété effective d’un actif.
Ijara : louer avant d’acheter
Avec le contrat Ijara, la banque acquiert un bien et le loue à son client pour une durée déterminée. À la fin du bail, le client peut lever une option d’achat pour en devenir propriétaire.
Ce mécanisme, proche du leasing ou credit bail, offre à la fois souplesse financière et conformité religieuse, puisque le financement repose sur l’usage d’un bien tangible et non sur un emprunt rémunéré par des intérêts.
Mudaraba : partenariat et confiance
Dans la Mudaraba, la banque met le capital, et l’entrepreneur apporte son expertise. Les profits sont partagés selon un ratio convenu, tandis que la perte éventuelle est supportée par la banque, sauf faute de gestion. Ce produit financier illustre la philosophie de confiance et de responsabilité partagée qui anime la finance islamique : le risque est assumé, le gain est mérité.
Musharaka : co-investir pour croître ensemble
La Musharaka va plus loin encore : banque et client investissent conjointement dans un projet, qu’il soit commercial, industriel ou immobilier. Chacun apporte du capital, chacun participe aux bénéfices et aux pertes selon sa contribution.
Loin d’une logique de créancier et de débiteur, la Musharaka instaure un véritable partenariat économique, aligné sur les valeurs de solidarité et d’équité.
Sukuk : des obligations éthiques
Les Sukuk, souvent qualifiés d’obligations islamiques, permettent aux investisseurs de détenir une part d’un actif réel générant des revenus (infrastructure, immeuble, projet énergétique…). Leur rendement provient des bénéfices tirés de cet actif, et non d’un taux d’intérêt.
Ce mécanisme a déjà séduit plusieurs États de l’Afrique de l’Ouest, dont le Sénégal, qui a émis plusieurs Sukuk  pour financer ses projets structurants.
